Shelomo Selinger, juif polonais, est entré dans l’enfer nazi à l’âge de quatorze ans. En quatre années d’horreur, il a connu neuf camps de concentration et deux marches de la mort. Comment a-t-il pu survivre ? « L’instinct, le hasard, la fraternité. Et puis, l’oubli. »
Frappé d’amnésie à la fin de la guerre, il ne retrouvera la mémoire que sept ans après sa libération. Et il lui faudra vingt années pour se lancer dans une série de plus de cent dessins au fusain représentant l’enfer des camps. Aujourd’hui encore, quand une scène lui revient, elle l’obsède et le hante, jusqu’à ce qu’il réussisse à la représenter, et à la transformer en oeuvre d’art.
Devant la caméra de Sophie Nahum, Shelomo Selinger a décrypté une soixantaine de ces dessins, les décrivant sans ordre précis, comme il le fait lorsqu’il témoigne devant des élèves. Ensemble, ils ont décidé d’en faire un livre, couchant ainsi sur le papier son témoignage, dans un travail de mémoire inestimable.
« C’est facile de ne pas y croire, car c’est inimaginable. Et pourtant c’est vrai. »

Un grand roman d’amour et de résistance situé entre Marseille, Sanary et Aix-en-Provence à travers l’histoire des Milles, le seul grand camp d’internement et de déportation français encore intact. Jeune caricaturiste de presse juif allemand, Leonard Stein s’est réfugié sur la Côte d’Azur lorsque la guerre le rattrape à l’été 40. Arrêté par les gendarmes français, il est envoyé aux Milles près d’Aix-en-Provence.

Cette ancienne usine de tuiles peuplée d’un millier d’étrangers  » indésirables  » transformée en un effroyable camp d’internement est aussi paradoxalement un centre de culture et de création, rassemblant intellectuels et artistes, de Max Ernst à Hans Bellmer. En cherchant à s’échapper des Milles par tous les moyens, Léo rencontre Margot Keller, volontaire d’un réseau de sauvetage marseillais dont il tombe éperdument amoureux.

 
Alors que leurs efforts conjugués laissent espérer la liberté, l’été 42 s’annonce, meurtrier et cruel. Le jeune couple décide de tenter l’impossible : sauver les enfants juifs de la déportation et rejoindre la résistance… Dans la lignée du Gardien de nos frères, prix Wizo 2016, Ariane Bois signe un grand roman d’amour et de résistance et dresse le portrait de deux héros au courage prodigieux, pris dans l’enfer du plus grand camp d’internement et de déportation français de la zone sud, encore intact aujourd’hui et longtemps méconnu.

1940. Juifs, communistes et autres opposants au nazisme sont internés au camp des Milles, près d’Aix-en-Provence. Parmi eux, beaucoup ont fui dès 1933 l’Allemagne d’Hitler. Mais alors que la France vient de signer l’armistice, le commandant Perrochon ne peut se résoudre à les livrer aux Nazis…

Réalisation : Sébastien Grall (France/Allemagne/Pologne, 1995)
Musique : Alexandre Desplat
Distribution : Jean-Pierre Marielle (le commandant Perrochon), Ticky Holgado (le capitaine Moinard), Rüdiger Vogler (Lion Feuchtwanger), Philippe Noiret (le général), Kristin Scott-Thomas (Mary-Jane Cooper), François Berléand (Boisset)
Genre : comédie dramatique

« Comme c’est inhumain tout cela ! Il n’y a pas sur terre de bêtes autant maltraitées que nous. » Marcel Callo. Cette photo des registres de Mauthausen indique la date officielle de sa mort : 19 mars 1945, et son numéro de détenu : 108 548. Fr = Français. Sch = abréviation de Schutzhäftling, qui peut signifier : détenu pour sa propre sécurité, ou détenu pour la sécurité de l’État. Né le 6-12-21. Buchdr : abréviation de Buchdrucker = typographe. G = décédé le 19-3-45. Une autre photo des registres du camp nous donne ces informations sur Marcel Callo : il mourut à 2 h 55 du matin, par suite de faiblesse circulatoire et de catharre aiguë des intestins, à l’infirmerie du camp. Sur les listes alphabétiques des morts de Mauthausen, il n’est pas inscrit sous le nom de Callo, mais de Gallo.

1943 : Les Allemands mobilisés partent sur les champs de bataille de Russie. Il faut les remplacer dans les usines. C’est la création du « Service du Travail Obligatoire » (S.T.O.), auquel sont astreints des milliers de jeunes gens français. Peu réussissent à échapper à cette contrainte inique en se camouflant. En Allemagne, des jocistes et des scouts prirent en main l’animation de « groupes d’amitiés », des sports et des loisirs dans les camps des travailleurs. Aidés par les aumôniers clandestins et des séminaristes requis pour le S.T.O., ils organisèrent l’Action Catholique, interdite et pourchassée par les nazis. C’est cette action – qui a conduit certains jusqu’au martyr – qui est relatée dans cet ouvrage.

Près de 80 ans après la libération des camps, ils ne sont plus
qu’une poignée à pouvoir témoigner de ce qu’ils ont vécu.
Animé par l’urgence de faire entendre la voix de ces derniers
survivants, le journaliste Julien Le Gros a rencontré Jean Villeret.
Ancien résistant, déporté en 1944 à Natweiler-Struthof puis à
Dachau, Jean Villeret, aujourd’hui centenaire, se qualifie luimême
de « miraculé ». Dans ces entretiens, il raconte sa jeunesse
dans une famille ouvrière à Maisons-Alfort, son entrée en
résistance chez les Francs-tireurs partisans, sa terrible expérience
dans l’enfer des camps puis son engagement social auprès des
jeunes. Julien Le Gros évoque avec lui les notions de « devoir de
mémoire », de « plus jamais ça », d’antifascisme, et sa volonté,
toujours intacte, de témoigner et de porter haut les valeurs de la
Résistance.

U‌n livre passionnant sur la culpabilité d’avoir été un soldat allemand durant cette période. Des passages très difficiles écrits dans un style très intense. 


« Je n’ai pas été un nazi. Ce que je veux te raconter ne concerne ni des atrocités, ni un génocide. Je n’ai pas vu les camps de la mort et je ne suis pas qualifié pour en dire un seul mot. J’ai lu le livre de Primo Levi sur ce sujet, comme tout le monde. Sauf qu’en le lisant, nous, les Allemands, nous sommes obligés de penser : Nous avons commis cela ».

Longtemps, les questions posées par Callum à son grand- père allemand sur la guerre sont restées sans réponse.
Et, un jour, Meissner s’est décidé à raconter. Sa vie de soldat sur le front de l’Est, les débuts triomphants, l’esprit de corps, l’ivresse des batailles, et puis le froid, la faim, la misère. Et surtout l’année 1944 quand lui et ses camarades ont compris que la guerre était perdue ; que tout ce en quoi ils avaient cru, tout ce qui les faisait tenir, l’appartenance à une nation, l’espoir d’une guerre rapide, les rêves de retour, tout était en train de s’écrouler ; que dans la déroute, les hommes ne sont plus des hommes ; que le désespoir vous fait accomplir le pire et que rien, jamais, ne permettra d’expier la faute de tout un peuple.


Lauréat du Dayton Literary Peace Prize, un court roman stupéfiant d’intensité, un texte riche, souvent dérangeant, sur un passé qui n’en finit pas de résonner.