Dans le château d’Eisenberg (Jezeri) situé au nord-ouest de la Bohême, à proximité de la commune d’Ulbersdorf (Albrechtice) au bord du Erzgebirge (Monts Métallifères) à Brüx (Most) se trouvait de l’été 1943 jusqu’à la fin de la guerre un petit camp extérieur du camp de concentration de Flossenbürg. De plus, dans le château qui appartenait auparavant à Max von Lobkovic, l’ambassadeur tchèque émigré à Londres en 1938, il y avait un camp spécial du RSHA pour 100 à 200 officiers français, parmi lesquels un frère du Général de Gaulle.1

Dans les plus anciennes investigations tchèques, on trouve, en outre, un camp de prisonniers de guerre fort de 40 à 50 hommes à Eisenberg. Depuis avril 1943, des prisonniers de guerre français, qui avaient été embauchés pour des travaux forestiers, étaient hébergés dans des baraquements en bois, à proximité de l’administration forestière du château.2

Le camp de concentration extérieur d’Eisenberg dépendant de Flossenbürg était un kommando spécial pour le RSHA, qui avait été installé pour la création et pour finir pour les travaux de remise en état du kommando spécial.3

Le kommando d’Eisenberg est mentionné pour la première fois le 21 juin 1943 ; Ce jour-là, 30 déportés, des hommes, arrivèrent à Eisenberg en provenance du camp principal de Flossenbürg (14 Russes, 9 Allemands et 7 Polonais). Après la fin des travaux dans le château d’Eisenberg survenue dès l’été, la plupart des déportés furent renvoyés à Flossenbürg le 16 août 1943. Selon le témoignage d’un ancien déporté et kapo du camp extérieur d’Eisenberg, le kommando des travaux devait entourer le terrain avec des barbelés et faire des modifications dans les bâtiments. Les déportés dormaient à cette époque dans l’écurie du château.4

En parlant du camp, un déporté polonais a déclaré : « Autour du mur du château, qui était encore intact, on avait mis du barbelé sur une grande hauteur avec environ six miradors, qui étaient occupés jour et nuit. Les déportés étaient hébergés dans le château, à savoir dans un vieux local de stockage au rez de chaussée. Les officiers occupaient les étages supérieurs et il nous était défendu d’y monter. »5
La plupart des déportés devaient travailler dans la cuisine du camp des personnalités prisonnières. Le 2 mars 1945, un prothésiste dentaire fut même envoyé de Flossenbürg dans le camp de concentration extérieur d’Eisenberg. De janvier 1944 à la fin de la guerre, de trois à huit déportés peuvent être trouvés. Dans un rapport sur l’effectif du 28 février 1945 sont mentionnés, 4 Allemands et 3 Polonais.6 Le camp spécial et le camp de concentration extérieur étaient gardés par environ 50 hommes en tout. Le chef du kommando était l’autrichien SS-Hauptsturmführer Kamillo von Knorr-Krehan.7
Le camp extérieur d’Eisenberg fut mentionné pour la dernière fois dans les rapports d’effectifs de Flossenbürg avec 8 déportés le 13 avril 1945. D’après le témoignage d’un ancien déporté, les officiers prisonniers de guerre furent pris en charge par la Croix Rouge suisse vers le 20 avril 1945, et transportés par train en Suisse. Le 27 avril 1945, les déportés purent quitter le château, après la fuite du personnel de garde. Les déportés allèrent à pied à Weimar retrouver les Américains.

Le château d’Eisenberg est aujourd’hui propriété d’état et abrite un musée. Son parc a été détruit au bénéfice d’une exploitation de lignite. Les enquêtes du bureau central des administrations judiciaires du Land à Ludwigsburg furent interrompues en 1974.

1 BArch Ludwigsburg, ZStL. IV 410 AR 718/73.
2 Ruzena Bubenickova / Ludmilla Kubatova / Irena Mala, Tabory utrpeni a smirti, Praha 1969, S. 298.
3 CEGESOMA, Mikrofilm Nr 14368.
4 Aussage Karl G., in: ebenda.
5 Aussage Zygmunt G., in: ebenda.
6 BArch Berlin, NS 4/FL 393, BD. 1 und NS 4/FL 392.
7 Monatliche Stärkemeldungen der Wachmannschaften sowie der Häftlinge des Arbeitskommandos im Dienstbereich des Höheren SS-und Polizeiführers für Böhmen und Mähren von Ende 1944 bis Februar 1945, in: Narodni archive (NA), Prag, Nemecké statni ministerstvo pro Cechy a Moravu (NSM), Sign.110-4-88.

Littérature
Jörg Skriebeleit. Die Aussenlager des KZ-Flossenbürg in Böhmen, in : Dachauer Hefte 15 (1999), S.196-217.
Alfons Adam
Extrait de l’ouvrage de Wolfgang Benz et Barbara Distel « Der Ort des Terrors » p.99, 100.
Traduit de l’allemand par Nadine Goujon le 02/01/2015.

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