Nous avons représenté l’association française, lors des cérémonies de commémoration de la libération du camp les 22 et 23 avril derniers. Étaient présents avec moi, 3 adhérents : Jean Marc PIRON, membre du conseil d’administration et Mr et Mme HOFMANN de Sarreguemines.

     Lors de ces journées nous avons pu visiter le camp et le musée du mémorial en compagnie des membres de l’association belge wallonne menée par Solange DEKEYSER avec comme guide Helmut ERNDT, habitant de Flossenbürg, qui a l’avantage d’avoir vécu toute l’histoire du camp puisque sa famille a été expropriée pour permettre son installation sur ce qui était à l’époque son terrain de jeu. Il ajoute donc à sa connaissance historique un vécu familial.

     Un accueil avait été organisé à l’entrée du camp pour permettre une rencontre entre les visiteurs et les équipes du mémorial, notamment les personnes en charge des recherches sur les déporté.e.s à Flossenbürg ou dans les Kommandos. Élément très intéressant : ils se servent, entre autres sources, de notre site pour étayer leurs recherches, d’où l’intérêt permanent de notre travail de mise à jour de cette base de données. Nous avons également échangé avec l’association belge flamande et l’association polonaise.

     Lors des discours officiels, un hommage particulier a été rendu par Jörg SKRIEBLEIT à Michel CLISSON et Jack TERRY qui se sont fortement investis pour la conservation du site et de la mémoire de la déportation, tous deux décédés en 2023. Intervention certes politique mais qui a le mérite d’être soulignée.

     La rencontre avec Jörg SKRIEBLEIT a permis de confirmer l’intégration de la carrière dans le mémorial du camp. Si le Land de Bavière a validé sa part du budget qui accompagne cette réintégration, Il reste néanmoins des difficultés politiques pour le financement à charge du gouvernement fédéral. Le budget demandé de l’ordre de 9 millions d’Euros, doit permettre la réhabilitation du site (escalier qu’empruntaient les déportés et les bâtiments autour de la carrière) qui devrait être destinée à un centre d’étude sur le système concentrationnaire Nazi.

     La rencontre avec Pierre CLOUET chargé d’affaire au Consulat de France à Munich a permis de rappeler notre position ferme quant à ce rattachement prévu début de l’année 2024.

     La cérémonie officielle s’est poursuivie par les dépôts de gerbes sur les tombes de chaque pays, chaque gerbe étant portée par 2 jeunes allemands. Moment toujours émouvant dans la vallée de la mort accompagné par un solo musical et une fanfare américaine pour la sonnerie aux morts. Recueillement ensuite sur chacune des tombes par les personnes présentes de chaque pays. De notre côté nous étions donc 4 français.  Jean Marc PIRON nous a fait découvrir ses talents de chanteur d’opéra avec un extrait d’une mélodie française de Massenet à capella.

     Nous a rejoint notre ami espagnol Unaï Eguia avec qui Odile, Brigitte et Jacques ont travaillé pour l’aider à retrouver les traces des espagnols déportés à Hradischko. Un contact extrêmement chaleureux avec des remerciements appuyés pour l’aide apportée. Une nouvelle preuve de l’intérêt de notre base de données et de notre connaissance historique de cette période et la nécessité de continuer notre investissement sur le sujet.

Nous avons également eu un entretien avec Stefan KRAFT. Habitant de Flossenbürg, il se bat depuis plusieurs années pour obtenir l’arrêt de l’exploitation de la carrière par l’entreprise BAUMANN. Il a engagé à titre personnel des sommes importantes (de l’ordre de 10 000 euros) et est encore aujourd’hui poursuivi en justice pour s’être introduit sur le site de la carrière sans autorisation.  Il doit nous tenir au courant de l’issue de ce procès.

     En conclusion les membres présents partagent l’importance de la présence française lors de ces cérémonies. Pourquoi s’être battu âprement par l’investissement de nos présidents successifs pour la conservation du site et ensuite briller par notre absence? Ceci n’empêchant pas les pèlerinages individuels ou de groupes au cours de l’année. Si la réintégration de la carrière semble enfin acquise pour 2024, rien n’est définitivement acquis car toujours dépendant des courants politiques. 

     Il existe aujourd’hui des possibilités d’amplifier l’histoire des français et françaises déportées relatée dans le musée. De même toutes les explications n’existent qu’en 2 langues (Allemand et Anglais). Des textes explicatifs ou des systèmes audio en Français seraient souhaitables.

     Rendez-vous donc est donné pour 2024. Un appel aux adhérents intéressés pourrait être lancé avant le grand rendez-vous des 80 ans en 2025.

     Denis MEIS, Président de l’Association des déportés de Flossenbürg.