Notre président, Denis Meis, accompagné de Jean-Marc Piron, membre du bureau de notre association, s’est rendu à Flossenbürg, afin de commémorer la libération du camp, le 21 avril 1944.
Ils y ont rencontré Christiane et Lucien Hoffmann, un membre de la famille Knall Demars, tous adhérents à notre association, ainsi que l’attaché de coopération scientifique au consulat de France de Munich, et bien sûr, l’équipe du mémorial.
Voici le compte rendu de Denis Meis :
Le samedi a été consacré aux rencontres amicales sur la place d’appel et à une visite du site de la carrière faisant depuis le 30 mars 2024, partie intégrante du mémorial. Nous avons pu constater l’avancée des travaux de rénovation du bâtiment de la direction SS de gestion de la carrière, et voir l’ensemble des bâtiments du site qui feront également l’objet d’une rénovation et d’une réaffectation, celle-ci n’étant pas définie à ce jour.
Une consultation pour avis, des instance politiques et des associations devrait valider le projet final dans l’année à venir. L’exploitant de la carrière n’a plus la possibilité d’extraire de nouveaux blocs de granit. Il a jusqu’à juin 2025 pour nettoyer le site envahi par de nombreux gravats et déchets de tous genres.
Le bâtiment de gestion de la carrière des SS,de par sa taille, pourrait accueillir tout type d’événements : expo, conférence…. Sur la photo qui suit, les fresques représentent la force de travail de l’homme à la race pure. Les personnages sur les murs étaient des habitants de Flosssenburg. À la libération les visages ont été effacés pour ne pas les reconnaître.
L’entretien que nous avons eu avec Jorg SKRIEBELET, le directeur du camp, a permis de rappeler notre vigilance et la nécessité d’être tenus au courant des évolutions de ce projet qui a été une demande constante depuis la création de notre association. Nous avons également validé pour 2025 la possibilité d’organiser avec France Télévision un reportage sur le mémorial et une cérémonie oecuménique dans la chapelle.
L’après midi nous avons eu la surprise de croiser un groupe d’une quarantaine de français de la FNDIRP de Grenoble en visite sur le camp après être passés par le mémorial de Mauthausen. Ils n’étaient pas au courant des cérémonies de la libération et repartaient pour Nuremberg le soir même. Nous les avons accompagnés dans la vallée de la mort pour déposer leurs couronnes sur la stèle française et entonner avec l’appui de la voix de Jean Marc le Chant des marais et la Marseillaise.
Après une bonne nuit de repos nous nous sommes réveillés le dimanche sous une bonne épaisseur de neige qui tombera toute la journée. La neige et le vent nous ont douloureusement rappelé les conditions que les déportés ont du supporter sans vêtements adaptés, sans nourriture suffisante et dans la brutalité des kapos. Nous avons le matin participé à la messe en présence d’un prêtre catholique et d’un pasteur. Jean Marc à l’issue de cette cérémonie nous a ému avec le chant des marais a cappella.
L’après midi, 700 personnes se sont réunis sous la tente dressée sur la place d’appel pour les traditionnels discours politiques. Malheureusement compte tenu des conditions climatiques, la direction du mémorial à supprimé le dépôt des gerbes sur les stèles dans la vallée de la mort, moment toujours émouvant, pour éviter un accident lors de la descente des escaliers rendue très glissantes. La cérémonie se déroula sur la place d’appel avec une prière catholique, protestante, orthodoxe et juive.
Nos amis espagnols ne pouvant se déplacer cette année nous avaient demandé de déposer une gerbe sur leur stèle. Nous avons donc honoré notre promesse en compagnie de 3 techniciens espagnols venus sur le mémorial pour boucler le film qu’ils ont tourné sur la vie de 2 des déportés espagnols.
Le lundi matin, Jean Marc et moi avons reçu Stefan KRAPF, jeune habitant de Flossenbürg, qui depuis de longues années se bat pour que l’exploitation de la carrière s’arrête. Son implication lui a valu de longues et couteuses actions en justice contre l’exploitant. Au nom de l’association, nous lui avons exprimé nos sincères remerciements pour les risques qu’il a pris dans cette démarche personnelle ainsi que les frais de justice engagés, dont il a refusé notre prise en charge. Nous réfléchirons à une autre action. Ce combat personnel lui tenait à coeur en souvenir de l’époque où, enfant, il a vu les conditions de travail des déportés dans la carrière. Nous sommes ensuite revenus sur le site pour descendre les gerbes sur la stèle française. Sur la route du retour nous nous sommes arrêtés sur le mémorial de Hersbrück avant d’atteindre l’aéroport de Nuremberg .
Comme chaque année, Denis et Jean-Marc ont retrouvé les membres de l’association Belge,ainsi que la délégation Polonaise, dont voici une photo de groupe :